THE RAKES - S/T

Commençons de prime abord par l'excellent single "Retreat", titre réussissant une des meilleures équations du revival postpunk: basse super groovy bien en avant, guitares à la Talking Heads des débuts, rythmique syncopée façon Gang of Four, chant heurté à la Robert Smith du 1er Cure et, cerise sur le gateau, mélodie power pop imparable qui n'est pas sans évoquer du Buzzcocks grand crû.
Pour le reste, l'album n'est pas mauvais mais manque un peu d'originalité, de régularité dans l'écriture et de concision...
Après un premier titre accrocheur proche des Strokes ("Strasbourg") mais assez faiblard (surtout le refrain) en comparaison de ceux qui vont suivre, The Rakes alignent quelques très bons titres ("22 Grand Job", "Binary Love", "Open Book" pour qui j'ai une petite préférence pour son côté pop new wave à la XTC ou le plus américain "The Guilt" sous grosse influence Les Savy Fav) dont l'excellent "Retreat" sur lequel je ne reviens pas.
Après, un peu comme Bloc Party d'ailleurs, ça baisse un peu en qualité... "We are all animals" et son rythme de batterie pompé sur le "Close to me" de Cure sonne vraiment trop comme un clone de Bloc Party et puis ça finit par tourner en rond... tout en conservant l'énergie qui les caractérise mais en perdant leurs idées mélodiques, ça vire au braillard (le refrain horripilant de "Violent", le très mauvais "T Bone") ou à la redite en vraiment moins bien: "Terror!", c'est du Gang of Four qui tourne à vide...
"Work, work, work" clôt l'album de façon bien plus inspiré, la mélodie imparable du refrain faisant la différence.
Globalement, dans le revival postpunk, je trouve tout de même qu'ils s'en sortent plutôt bien.
Même s'ils n'évitent pas les pièges de la production trop "dâtée" (on croirait vraiment que c'est un disque de 1979/80), ils semblent réussir parfois à s'éloigner du mimétisme agaçant (Gang of Four à la rythmique + Robert Smith au chant = originalité...) dans lequel beaucoup de groupes actuels se fourvoient sans retenue...
Une bonne énergie, des mélodies travaillées, quelques tubes imparables (dont un "Retreat" inévitable), ils ont leur carte à jouer. Après, sortiront-ils de la masse de groupes du même genre? Je ne me risque à aucun pari dans ce domaine...

Alex.

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V2 ; 2005

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